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cela, de si bon matin, qu’il n’y avait encore que peu de
monde dans les rues. Elle était vêtue en blanc, ses longs
cheveux flottaient sur ses épaules et son charmant visage
était couvert d’une pâleur mortelle. — Son frère, qui
servait comme officier dans les Gardes, fut forcé, par un
raffinement de barbarie, de commander la troupe destinée
à maintenir l’ordre au lieu du supplice. Mademoiselle de
Rudenskold eut à peine monté les marches de l’échafaud,
qu’elle y tomba sans connaissance. Son frère devint fou et
malheureux pour le reste de ses jours.
Les suppôts de la justice n’osèrent point exécuter la
sentence sur la personne évanouie de Mademoiselle de
Rudenskold , qui fut reconduite à sa prison, où, après avoir
repris connaissance, elle montra le même courage et la
même élévation d’âme qu’elle l’avait. fait pendant le cours
de cette barbare et vile procédure.
Là ne se sont pas bornées les lâchetés et la haine
mises en œuvre pour flétrir l’honneur et répandre le sang
Suédois. Sur cette même place encore, on a vu la
barbarie où la vengeance peut entraîner une populace furieuse
et égarée. — C’est là, que le 20 juin 1810, le Grand-
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