- Project Runeberg -  La Suède /
125

(1911) [MARC] Author: André Bellessort
Table of Contents / Innehåll | << Previous | Next >>
  Project Runeberg | Catalog | Recent Changes | Donate | Comments? |   

Full resolution (JPEG) - On this page / på denna sida - 1. La nature - III. L’Été du Nord

scanned image

<< prev. page << föreg. sida <<     >> nästa sida >> next page >>


Below is the raw OCR text from the above scanned image. Do you see an error? Proofread the page now!
Här nedan syns maskintolkade texten från faksimilbilden ovan. Ser du något fel? Korrekturläs sidan nu!

This page has never been proofread. / Denna sida har aldrig korrekturlästs.

l’été du nord 125
Sur les eaux qui scintillent au soleil comme des
glaces de Venise dans leur encadrement à facettes,
des millions de mouettes tournoient, se pourchas-
sent, inquiètes, les yeux ardents, le bec avide,
insatiables oiseaux du désir. La mer fourmille de
ces romantiques canards qu’on nomme les eiders.
Pendant que les mâles à la calotte verte émigrent
aux plus lointains écueils, les femelles pondent
sous les perrons et sur les toits de tourbe. Elles se
laissent caresser par les pêcheurs qui volent leurs
œufs, qui pillent le duvet de leurs nids, mais qui
n’en parlent qu’avec une tendresse quasi mysté-
rieuse.
Une île de cristal ne serait pas plus sonore.
Qu’un navire dans la nuit fasse crier sa sirène,
c’est un son d’orgue qui enveloppe et soulève votre
maison et dont la vague roule longtemps votre
sommeil. Aux premières nuits d’automne, quand
la chevrière appelle les chèvres qui ne veulent
point descendre des fjells, les échos multiplient ses
appels, et Balstad résonne d’une tristesse dont les
notes se répercutent jusqu’au fond des cœurs.
L’atmosphère a une telle pureté qu’on sent l’odeur
des forêts qui brûlent en Suède; et je n’oublierai
jamais ma stupeur sous l’averse, quand j’aperçus
tout à coup, au delà des régions de la pluie, à
l’horizon de la mer lisse et pâle, des fjells d’un
rouge de cuivre où, sur leur crêtes de feu, j’aurais
pu discerner des ombres humaines. On me dit
qu’ils étaient éloignés de trente-cinq lieues.
Les nuits avaient moins de splendeur qu’au golfe
de Bothnie, mais plus d’aménité. Le dimanche, les

<< prev. page << föreg. sida <<     >> nästa sida >> next page >>


Project Runeberg, Sun Dec 10 15:00:35 2023 (aronsson) (download) << Previous Next >>
https://runeberg.org/lasuede/0137.html

Valid HTML 4.0! All our files are DRM-free