- Project Runeberg -  La Suède /
39

(1911) [MARC] Author: André Bellessort
Table of Contents / Innehåll | << Previous | Next >>
  Project Runeberg | Catalog | Recent Changes | Donate | Comments? |   

Full resolution (JPEG) - On this page / på denna sida - 1. La nature - II. Au Cœur de l’hiver suédois

scanned image

<< prev. page << föreg. sida <<     >> nästa sida >> next page >>


Below is the raw OCR text from the above scanned image. Do you see an error? Proofread the page now!
Här nedan syns maskintolkade texten från faksimilbilden ovan. Ser du något fel? Korrekturläs sidan nu!

This page has never been proofread. / Denna sida har aldrig korrekturlästs.

AU COEUR DE L’HIVER SUEDOIS
des solitudes, la beauté dont elles se nourrissent,
la seule expansion qu’elles s’accordent. L’église
est restée pour elles le centre de la vie. Elles y
éprouvent leur solidarité dans la misère et dans la
joie; elles y entendent une parole qui n’est pas
celle de tous les jours et dont l’écho les accom-
pagne à leur foyer taciturne; elles y jouissent,
avec le sentiment d’etre agréables à Dieu, du plai-
sir profane que nous achetons au concert.
Quand le pasteur eut fini son sermon, l’office
succéda aux matines, un office de deux heures. Les
fenêtres pâlissaient. Une lueur d’auhe pure et
comme filtrée par la neige se répandit sous les ar-
cades. Les peaux de moutons émergèrent du cré-
puscule avec une douceur d’écume jaunissante. Les
bonnets s’irisèrent; les tabliers chatoyèrent. Ce fut,
dans cette pauvre église dalécarlienne, la richesse
de coloris d’un campement oriental. Un Orient bien
lourd, débordant de santé rubiconde ! Mais les mains
des fermières et des filles de ferme, posées sur
leur mouchoir d’église, étaient aussi fines que des
mains royales. Et dans les placides visages, où le
jour naissant creusait des rides sombres, les yeux
me parurent étonnamment pensifs.
Les gens sortirent, silencieux; les jeunes
d’abord, « car les vieux restent plus longtemps »,
nous dit en passant une jeune fille aux joues brû-
lantes, dont le bonnet à fleurs avait les fleurs si,
si petites qu’on l’eût prise pour une femme mariée.
Une gravité heureuse, parfois même un sourire
jovial, atténuait sur les figures les marques de l’in-
somnie. Le soleihne se levait pas encore au-des-
3’J

<< prev. page << föreg. sida <<     >> nästa sida >> next page >>


Project Runeberg, Sun Dec 10 15:00:35 2023 (aronsson) (download) << Previous Next >>
https://runeberg.org/lasuede/0051.html

Valid HTML 4.0! All our files are DRM-free