- Project Runeberg -  La Suède /
175

(1911) [MARC] Author: André Bellessort
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Full resolution (JPEG) - On this page / på denna sida - 2. L’esprit et les mœurs - I. Upsal

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UPSAI. 175
ressemblait à un ciel étoilé. Je sens monter en elle
la sève du vieux terroir lyrique de la Suède, etj’ad-
mire son idéalisme. Ses essais sur la Moralité fé-
minine, sur le Courage, sur la Beauté, sur la Tran-
quillité, sont d’un moraliste très fin, que son opti-
misme range tout à côté de Vauvenargues. Mais,
dans ses livres sur l’Enfant et sur l’Amour, la
psychologie la plus sûre est souvent obscurcie par
les nuées d’une Lélia Scandinave. Elle a hérité du
donquichottisme dont elle se plaît à relever les tra-
ces dans l’histoire suédoise, et elle est partie en
guerre contre les préjugés de son pays, — lequel
en sursaute encore. Jadis, elle a osé dire que lier
la Norvège à la Suède, c’était enchaîner un jeune
homme à un vieillard paralytique. Elle a flétri du
nom superbe de « populace bien élevée » la caté-
gorie des bourgeois corrects et sans générosité.
Evidemment elle a trop donné dans le romantisme
du droit au bonheur et du droit à l’amour, qui sont
les droits les plus bizarres du monde. Mais on lui
sera reconnaissant d’avoir essayé d’élargir la mo-
rale puritaine et d’avoir exalté la dignité du senti-
ment sincère. Elle croit fortement, et, comme le
héros de la Manche, elle ne croit jamais pour un
peu. Son besoin d’admirer et ses admirations de
Montaigne, de Spinoza, de Gœthe, de Nietzsche,
d’Ibsen, ont fait de son cœur un Panthéon. Des
Upsaliens racontent qu’à Weimar, la première fois
qu’elle franchit le seuil de Gœthe, son émotion fut
si grande et ses larmes si vives que le gardien retira
le cordon qui séparait la pièce en deux pour lui per-
mettre de pleurer par toute la chambre.

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Project Runeberg, Sun Dec 10 15:00:35 2023 (aronsson) (download) << Previous Next >>
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