- Project Runeberg -  La Suède /
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(1911) [MARC] Author: André Bellessort
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Full resolution (JPEG) - On this page / på denna sida - 3. Deux représentants de la Suède littéraire - II. Selma Lagerlöf : Le Romanesque suédois

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LA SUÈDE
sur toute la province. La table était simple, mais
abondante. On ne servait que d’un vin, mais excel-
lent. Le dîner fini, les bols de punsch aromatique
flambaient, et le plancher du salon se jonchait de
gants jetés par les messieurs qui retenaient ainsi
leur place de danse. Il s’avançaient, les cheveux
coupés courts, sauf une mèche au-dessus du front
nommée coup de vent ou crête de coq. Leurs vête-
ments étaient tissés à la maison. L’habit à la taille
courte et aux pans très longs s’ouvrait sur un gilet
de soie et sur un jabot tuyauté. Le col raide de la
chemise leur montaitjusqu’aux coins de lahouche.
La haute cravate blanche, qui s’enroulait autour de
leur cou, cachait presque leur menton et touchait
même le bout de leurs oreilles. Les femmes, le chi-
gnon retenu par un grand peigne aux appliques de
bronze ou d’or, le visage encadré de boucles tom-
bantes et piqué de mouches noires, le col nu, les bras
nus, sans corset, portaient une jupe étroite, des
draperies souples, des bas à jour et des souliers de
satin. On dansait jusqu’à l’aube. Les sons aigus
des clarinettes ne se taisaient qu’au bruit des traî-
neaux qui carillonnaient dans les cours. On dansait
partout. A Karlstad, petite ville de militaires en
retraite et de commerçants retirés, dont les rues
ne voyaient passer que d’interminables troupeaux
de porcs, on dansait toutes les nuits aux chandelles.
On dansait même chez les paysans qui mangeaient
du pain d’avoine et des pois jaunes, mais qui lam-
paient l’eau-de-vie dans des gobelets d’argent. EL
l’on buvait, comme on dansait, avec fureur.
Quand je parcourais ces Souvenirs de Lilljebjürn,
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